New Traditions In East Asian Bar Bands

John Zorn - New Traditions In East Asian Bar Bands (1997)

Hmm, un album de Zorn avec une nana asiatique sur la pochette, ça va on connaît. Qu'est-ce qu'il y a d'écrit d'ailleurs? Húdié, ça veut dire papillon, c'est mignon, sûrement une feinte zornienne qui derrière cet ensemble sympathique va nous balancer du sax strident, de la batterie épileptique et un bridé hurlant qui saute partout.. eh bien que nenni !! Cet album daté de 1997 est en réalité la réunion de trois morceaux : Húdié (1986), Hwang Chin-Ee (1988) et Quế Trân (1990), titres respectivement en mandarin, coréen et vietnamien. Les morceaux sont dans une veine plutôt ambient (enfin, vite fait) et ont chacun leur personnalité propre.

Le propos de l'album est justement d'offrir, en accord avec la musique, un texte dans chacune des trois langues récité par une jeune femme à la voix charmante. Le texte du premier morceau est donc en mandarin (texte écrit par Arto Lindsay d'ailleurs, pourquoi pas) et récité d'une voix très très douce effet salon de massage, avec comme accompagnement un duo de guitares de la part de Bill Frisell et Fred Frith (rien que ça). Le deuxième morceau est un duo de batterie (Joey Baron et Sam Bennett) avec un texte scandé en coréen, ce qui rappelle (et ce n'est pas un hasard) le pansori, art coréen mêlant tambour et chant ; c'est tribal, c'est hypnotique, l'effet est tout autre ici. Le troisième et dernier morceau est quant à lui beaucoup plus ambient, duo de claviers (Antony Coleman et Wayne Horvitz) avec une narration en vietnamien ; ici on retrouve le calme et la douceur du premier morceau, pour un résultat limite soporifique en fait, les claviers ne s'excitant pas vraiment, on ne reconnaît pas non plus qui en joue.

Cet album est considéré comme tout à fait mineur dans la disco de John Zorn, mais pour le fan-boy c'est une oeuvre qui change du reste d'une part et qui est grandement appréciable pour son ambiance, style cave à opium (opium optionnel)/salon thaï (attouchements optionnels)/rade clandestin de HK (alcool blanc frelaté optionnel). J'ai un faible pour le premier morceau, où on reconnaît vraiment le style de Bill Frisell, qui se marie excellemment bien aux cassures saccadées de Fred Frith et étrangement bien aussi à la narration qui donne des débuts d'érection. Le disque parfait pour s'endormir (effet garanti au troisième morceau).

Fan-boy de John Zorn écoute donc ça si tu ne l'as pas déjà ; jeune néophyte qui aime bien les filles orientales (référence à Half Japanese lààà) écoute donc ça toi aussi plutôt que de regarder les rêves humides pleins de fleurs de lotus de Tera Patrick, ok?

Mais il existe un truc que Zorn a pas essayé niveau musique ? Nan sérieusement

T'as le chic pour donner envie en tout cas, Zorn qui se la joue asiatique avec des gros noms comme Frith et Frisell ça a l'air sacrément bonnard. Je suis très curieux d'entendre le duo de batterie tiens... de la musique juste percus+voix ça doit être spécial à mes oreilles d'occidentaux.

Tu sais... j'ai des oreilles d'occidental aussi hein. =)

ouais mais quelque chose me dit que tu dois être un poil plus habitué que moi à la musique asiatique, haha.

Moi à par la scène goregrind japonaise ...